L’ artiste libre / Die freie Künstlerin
Der vorliegende Band ‚Facetten des Lebens' ist kein Ausstellungskatalog. Er ist auch keine Werkschau oder Retrospektive, wenngleich sich in ihm vier Jahrzehnte künstlerischen Schaffens abbilden. Er ist vielmehr ein Kunst-Buch, das Sie einlädt zu einer Reise in die faszinierende Welt der Gudrun Müsse Florin. Freie Künstlerin – so bezeichnet sich Gudrun Müsse Florin seit 1965, nachdem sie ihre feste Anstellung als Kunsterzieherin aufgegeben hat, um sich fortan ohne Netz und doppeltem Boden vom selbst geplanten und unter großen Entbehrungen gebauten Atelierhaus in Göggingen bei Schwäbisch Gmünd (metaphorisch betrachtet ihrer ‚Höhle') auf ihre persönliche Entdeckungsreise durchs Leben zu begeben. In seinem Buch ‚Einbruch in die Freiheit' sagt der indische Gelehrte Jiddu Krishnamurti: »Wenn keine Sicherheit da ist, keine Zweckerfüllung, dann haben wir die Ungebundenheit zu schauen und zu schaffen. In dieser Freiheit ist alles neu.« BILDERSPRACHE DER BIBEL Durch die Begegnung mit Weinreb erweitert sich ihr Zugang zur wunderbaren Bildersprache der Bibel, die sie unter anderem zu Werken wie ‚Himmlisches Jerusalem', ‚Lots Weib', ‚Königtum' oder den ‚Tempelvorhang' inspiriert. Wesentliches sieht sie im Kreuzzeichen. Über dessen christliche Bedeutung hinaus ist es für Gudrun Müsse Florin mit seinen diametralen Achsen eine Metapher für den Menschen schlechthin: »Die Vertikale für seine ‚Unfassbarkeit', die Horizontale für alles ‚Messbare'«, sagt sie. Selbst im Faden-Kreuz des Webens, einer Technik, mit der sie viele ihrer Kunstwerke geschaffen hat, erkennt sie dieses schöpferische Urprinzip, sieht aber mit Bestürzung, dass es zum Beispiel ebenso auf dem Zielfernrohr eines Tod bringenden Geschützes anzutreffen ist. So steht das Faden-Kreuz auch als Metapher für die ultimativen Gegensätze, mit denen wir uns als Menschen auseinandersetzen müssen: Schöpfung und Zerstörung, Leben und Tod. Themen, die Gudrun Müsse Florin als Künstlerin
Die Polarität unserer Existenz, das zentrale Thema, das Gudrun Müsse Florin umtreibt, und so viele Facetten des Lebens erfahren lässt, ist auch Gegenstand ihres 2000 erstmals im Schwäbisch Gmünder ‚Prediger' mit großem Erfolg aufgeführten Bühnenstücks ‚Das Einhorn und der Stier'. Zwei Wesen, die trotz der Gemeinsamkeiten, die sie verbinden, z.B. des ‚Gehörns', unterschiedlicher nicht sein könnten: hier das Fabelwesen Einhorn als Inbegriff des Nicht-Fassbaren, des Traumhaften und Sehnsuchtsvollen und dort der kraftvolle, bodenständige Stier. Im Dialog entdecken die sich ursprünglich fremden Wesen den Reichtum des Andersseins, und daraus erwächst letztlich gegenseitiges Erkennen und Achtung. Idee, Text, Masken und Bühnenausstattung stammen aus der Hand von Gudrun Müsse Florin. Eine Polarität anderer Art begründet Gudrun Müsse Florin 1994 mit dem Erwerb eines 250 Jahre alten Anwesens in Castelnau-Magnoac am Fuße der Pyrenäen in Südfrankreich. Vom ‚Zu-Fall' dorthin geführt, erkennt sie sofort: »Dies ist mein Ort« und restauriert das fast verfallene Haus in jahrelanger, liebevoller Arbeit zu einem wahren Kleinod, das sie schließlich als Sommeratelier und Begegnungsstätte mit anderen Künstlern und Freunden nutzt. Über zehn Jahre lang pendelt sie zwischen den beiden ‚Polen' Göggingen und Castelnau hin und her, bis der Pol ‚Frankreich' die stärkere Anziehungskraft der beiden entfaltet und sie sich entschließt, künftig mehr Zeit als bisher am Fuße der Pyrenäen zu verbringen. Zu welchen Werken und Taten sie dort inspiriert wird – wir dürfen gespannt sein...
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Le présent volume, intitulé « Facettes de la vie », n'est pas un catalogue d'exposition. Il ne s'agit pas non plus d'un ouvrage à compulser, ni d'une rétrospective bien qu'il reflète quatre décennies de création artistique. Il s'agit plutôt d'un livre d'art qui convie le lecteur à voyager dans le monde fascinant de Gudrun Müsse Florin. Artiste indépendante, c'est ainsi qu'elle se définit depuis 1965, date à laquelle elle a démissionné de son poste de professeur d'arts plastiques pour entreprendre, sans plus aucun filet de sécurité, un itinéraire personnel à travers la vie, dans son atelier de Göggingen, près de Schwäbisch Gmünd. Cet atelier (sa caverne, au sens symbolique), elle l'a construit seule au prix de gros sacri-fices. L'érudit indien Jiddu Krishnamurti a déclaré un jour : « là où il n'y a ni certitude, ni visées précises, il nous est loisible de regarder et de créer. Tout est neuf dans ce genre de liberté. »Investie de cette liberté, Gudrun Müsse Florin parvient chaque jour à se re-découvrir et à redécouvrir le monde en ouvrant tout grand ses yeux, telle un enfant. Comme elle l'a déclaré un jour : « Je suis assise dans le bac à sable de ma vie et j'adore le matériau que m'offre le monde. » Cela en dit long sur la fascination dont est capable aujourd'hui encore Gudrun Müsse Florin, à mille lieues de toute sérénité. Une fascination puisée dans une source d'inspiration créatrice bouillonnante, alimentée par son étude des contenus religieux du judaïsme et du christianisme et une réflexion permanente sur les événements concrets de notre temps. Sa créativité s'exprime de multiples manières : de la peinture à la sculpture, en passant par le travail sur verre et le tissage, jusqu'à la mise en scène et les « performances ».Tout aussi nombreux que les techniques qu'elle maîtrise et utilise sont les couleurs, les formes et les matériaux dont elle se sert ainsi que les sujets spirituels et profanes qu'elle aborde. Sa rencontre avec le Professeur Friedrich Weinreb en 1972 lui apporte des impulsions nouvelles et importantes. Cet érudit lui permet de mieux comprendre la tradition juive qui la conforte en partie dans ce qu'elle pensait déjà auparavant. Cette rencontre la stimule et lui ouvre aussi de nouvelles perspectives, de « l'humus pour une réflexion artistique sur les différentes facettes de la vie, » comme elle le dit si bien. Elle lui permet également de trouver, par-delà l'activité créatrice, une joie de vivre et un sens à la vie au sein du « Drame » de la vie. LA LANGUE DE LA BIBLE Sa rencontre avec Weinreb lui permet d'approfondir sa compréhension de la merveilleuse langue imagée de la Bible qui l'inspire dans des oeuvres telles que « La Jérusalem céleste », « La femme de Loth », « La royauté » ou « Le rideau du temple ». Pour elle, le symbole de la croix est un élément essentiel. Par-delà sa signification chrétienne, Gudrun Müsse Florin voit sans ses deux axes la métaphore parfaite de l'être humain : la verticalité pour son côté « inconcevable », l'horizontalité pour tout ce qui est « mesurable ». Elle voit ce principe originel à l'oeuvre jusque dans la technique d'encroix employée par le tisserand, une technique qui est à la base de nombre de ses productions. Toutefois, elle constate avec effroi la présence de ce même principe dans la mire de la pièce d'artillerie mortifère. La technique d'encroix est aussi une métaphore exprimant les ultimes contradictions auxquelles l'homme est confronté : création et destruction, vie et mort. Ces thèmes qui ont sans cesse touché l'artiste qu'elle est. Ainsi, avec le collage de chaussures entouré de rubans de couronnes mortuaires datant de 1986, elle pose la question suivante : « Qu'est-ce que la vie, qu'est-ce que la mort ? » Rigidité - laquelle est la plus préoccupante, celle des vivants ou celle du linceul dans le cercueil ? Gudrun Müsse Florin sait regarder, ce qui lui fait découvrir avec une acuité quelquefois particulièrement douloureuse aussi bien sa propre souffrance que celle du monde, sans pour autant se laisser anéantir. Elle l'accepte et la comprend, sachant que tout appartient au tout, que chaque chose correspond au tout et que, finalement, tout nous a été donné en cadeau et, en premier lieu, la liberté. La liberté de créer et de détruire, la liberté de faire la guerre et de conclure la paix, de faire le bien et le mal, de souffrir et de connaître la joie. En contrepartie, la liberté oblige inéluctablement l'être humain à devenir responsable de soi-même et de sa propre vie. « Ne pleurez pas sur moi, pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ». C'est cette phrase adressée par Jésus aux filles de Jérusalem il y a deux mille ans, lors de sa montée au Golgotha, que Gudrun Müsse Florin a choisi au printemps 1995 comme thème d'un chemin de croix. Ce thème peut symboliser la responsabilité à laquelle est confronté en particulier l'homme moderne, selon Gudrun Müsse Florin. En effet, la responsabilité envers soi-même et sa vie vaut aussi pour la terre entière. Si l'homme ne prend pas conscience de cette responsabilité et se considère « la mesure de toute chose », il succombe à la fatuité de l'apprenti-sorcier de Goethe qui ne parvient plus à se débarrasser des esprits qu'il a conjurés. L'idée d'un monde peuplé « d'apprentis-sorciers » revient souvent chez Gudrun Müsse Florin, en particulier dans « L'arbre du savoir » de 1987. Cet arbre se divise à partir du tronc en quatre branches qui se ramifient en d'innombrables ramures filiformes pour déboucher sur un non-sens. Il est difficile d'imaginer un contraste plus fort que celui opposant le monde La polarité de notre existence est le thème central qui interpelle Gudrun Müsse Florin et au travers duquel elle apprend à connaître les multiples facettes de la vie. C'est aussi le sujet principal de la pièce à succès jouée pour la première fois à Schwäbisch Gmünd en 2000, « La licorne et le taureau ». Elle présente deux êtres qui ne sauraient être plus différents, en dépit des points communs qui les unissent, en l'occurrence leurs cornes. D'un côté, la licorne, animal fabuleux et symbole de tout ce qui relève du domaine de l'inconcevable, du rêve, de l'aspiration. De l'autre, le taureau débordant de force et ancré dans la terre. Au cours du dialogue, ces deux êtres à l'origine étrangers l'un à l'autre, découvrent la richesse de leurs différences dont finissent par découler une reconnaissance et un respect mutuels. L'idée de départ, le texte, les masques et le décor de la scène sont l'oeuvre de Gudrun Müsse Florin. Gudrun Müsse Florin instaure une polarité d'un autre type avec l'acquisition, en 1994, d'une propriété vieille de quelque 250 ans située à Castelnau-Magnoac, au pied des Pyrénées. Guidée par un « hasard », l'idée « c'est chez moi » s'impose immédiatement. Elle restaure avec patience et amour la vieille maison délabrée au prix d'années de travail et finit par en faire un petit bijou. Elle l'utilise comme atelier d'été et lieu de rencontre avec d'autres artistes et amis. Durant plus de dix ans, elle fait le va-et-vient entre ces deux « pôles », entre Göggingen et Castelnau-Magnoac. Le pôle de la France a fini par l'emporter et elle a décidé de passer désormais plus de temps au pied des Pyrénées. Quelles activités et quelles oeuvres ce nouveau cadre va-t-il lui inspirer ? Il nous tarde de le savoir.
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