Das Fadenkreuz des Mensch – Seins: Betrachtungen zum Thema Weben | Gudrun Müsse Florin
In praktisch allen Kulturen ist die Kunst des Webens bekannt und hat vielfältige Kreationen textiler Art hervorgebracht. In einer schier unglaublichen Fülle gestalterischer Phantasie und Hingabe! Für mich aber ist das eigentlich Faszinierende das Prinzip des Webens, stellt es doch mit seinem Faden – Kreuz eine zentrale Metapher des Mensch – Seins dar. Beim Weben entsteht das Kreuz durch die Begegnung zweier Fäden – Kette und Schuss – die in zwei verschiedenen Richtungen – senkrecht und waagerecht – verlaufen. Jede Richtung hat ein ihr innewohnendes Potential. Die senkrecht verlaufende Kette, als erste, schon vorhandene Fadenanordnung, besteht aus »Endlos«material. Die ihr innewohnende Gestaltungskapazität kann später genutzt werden. Der quer verlaufende Schuss hingegen ist kurzfädig. Nacheinander muss er immer wieder vorbereitet und in den Ablauf eingefügt – hineingeschichtet –werden. So sehe ich die »endlose Kette« als die Metapher für die Begabungen des Menschen. Sie sind von Geburt an (bzw. noch früher) in ihm vorhanden, wohnen ihm inne,. Sie kommen irgendwo her – aus dem Unendlichen?, aus dem Ewigen?, aus den Genen? Wir wissen es nicht...
Der »gestaltete Schuss« hingegen ist für mich Sinnbild des willentlichen Tuns im Ablauf der Zeit, der Tage, der Jahre. In diesem Tun kann die Begabung Grundlage und Chance sein. Was aus dem Zusammenwirken (Zusammenweben), aus Begabung und willentlichem Tun herauskommt, ist eine Gesamtheit, ein Resultat des Lebens. Ein Lebens – Teppich. Beim Weben als gestalterische Technik spielt das Fadenkreuz eine elementare Rolle. Dabei ist die Position der Fäden zueinander – d. h. Schuss vor oder hinter der Kette – das Kriterium der Gestaltung und bringt dieses gleichsam auf den Punkt. Dies wiederum ist für mich eine Metapher für den ganzen Menschen: die Vertikale für seine Unfassbarkeit, die Horizontale für alles Messbare. Diese beiden Extreme der menschlichen Existenz, dieses »Einerseits« und »Andererseits «, stellen das »Kreuz« des Menschen dar. Das diametral Entgegengesetzte muss der Mensch in sich aushalten. Mehr noch, die Überwindung, das Trachten nach Vereinigung der beiden Extreme ist die eigentliche Aufgabe. Die lebenslange Arbeit an der Frage: Wo komme ich her, wo gehe ich hin? Im Leben wie beim Weben.
|
L'encroix de l'existence humaine : Réflexions sur le tissage | Gudrun Müsse Florin
Pratiquement toutes les cultures connaissent l'art du tissage, ce qui les a amenées à produire de multiples créations de nature textile. En un débordement absolument incroyable de fantaisie et de passion. Pour moi cependant, ce qui est vraiment fascinant, c'est le principe-même du tissage qui constitue par le croisement des fils une métaphore centrale de l'existence humaine. Lors du tissage, la croix naît de la rencontre de deux fils, la trame et la chaîne, qui courent dans deux directions différentes, à l'horizontale et à la verticale. Chaque direction a un potentiel qui lui est inhérent. La chaîne verticale qui donne l'arrangement premier des fils, est constituée d'un matériau « sans fin ». La capacité de création qu'elle renferme pourra servir ultérieurement. La trame transversale est constituée, quant à elle, de fils courts. Il faut sans relâche la repréparer et l'insérer, l'entrelacer dans le travail en cours. Je vois la « chaîne sans fin » comme une métaphore des dons de l'être humain. Ils sont présents en lui, ils l'habitent dès sa naissance (et même plus tôt). Ils viennent de quelque part – de l'infini ? de l'éternel ? des gènes ? Nous ne le savons pas...
Par contre, « enfiler la trame » est pour moi symbole de l'activité volontaire au cours du temps, des jours, des années. Dans cet agir, le don peut être base et chance. Ce qui naît de l'action conjuguée (de l'entrelacs) du don et de l'activité volontaire, est un tout, un résultat de la vie. Un tapis de vie. Dans le tissage comme vecteur artistique, l'encroix joue un rôle fondamental. Ici, la position relative des fils (c'est-à-dire le passage des fils de trame devant ou derrière les fils de chaîne) est le critère de la création. La démarche créatrice s'y cristallise. Ce qui, d'autre part, est pour moi une métaphore de l'être humain dans sa totalité : la verticale pour ce qu'il a d'inconcevable, l'horizontale pour tout ce qui est quantifiable.
Les deux extrêmes de la condition humaine, l'aspect ancré dans le réel et l'aspect appartenant à l'autre-part, donnent la « croix » de l'être humain qui doit supporter ces deux tensions diamétralement opposées. Plus encore, le dépassement, la recherche de l'union des deux extrêmes, représente sa véritable mission. Le travail, toute sa vie durant, sur la question : d'où viens-je, où vais-je ? Dans la vie comme dans le tissage.
|